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Le voile de la mariée

Le voile de la mariée

Le site du voile de la mariée est à l’image du tourisme en Guinée : il fut mais il n’est plus !

Dans les années 60-70, le voile de la mariée était un lieu où on pouvait admirer une cascade avec un très fin film d’eau qui rappelait le voile d’une mariée. On pouvait aussi dormir dans l’une des 11 cases rondes qui entouraient le site. Il y avait une piscine, un aquarium, des sculpteurs réputés qui travaillaient le bois et vendaient leurs œuvres aux touristes. De grands noms sont passés.

Aujourd’hui, l’entrée est toujours payante, mais il ne reste pas grand-chose. L’allée est toujours bordée de tecks qui apportent une belle fraicheur et verdure.

Le voile de la mariée brille toujours au soleil sur 80 mètres. On peut le regarder de face, ou prendre un chemin aménagé pour le regarder de l’autre côté, sous les montagnes. Toutefois, le gardien dit qu’il est moins abondant qu’avant. En amont, les agriculteurs pompent l’eau, ce qui affaiblit le débit de la chute.

On voit encore des tables et des chaises pour prendre un vert au bord de l’eau, mais il n’y a plus de vendeur de rafraichissements. Des grands bambous nous impressionnent et entourent une plateforme en béton.

C’est dommage car à quelques heures de route de Conakry, ce site garde toujours un fort potentiel. Il est situé à Kindia qui possèdent un très bel hôtel de charme. On peut aussi trouver des produits locaux et de la confiture faite localement.

 

La voie d'entrée  au voile de la mariée
Le voile de la mariée
Des grands bambous nous impressionnent

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La déforestation

Déforestation

Non, non, ne vous y trompez pas, le blanc dans le fond, ce n’est pas de la neige, sont des cendres ! En fait, les agriculteurs viennent de bruler tout un champ pour pouvoir y cultiver le riz.

La culture sur brûlis…

Ses bienfaits sur l’environnement et l’agriculture sont souvent contrastés. A l’image des réflexions de mon chauffeur : sur la photo ci-dessus, dans un paysage de montagne, il déclare avec le sourire « ah ! Un bon champ de riz ! »

Par contre, en plaine, sur un champ de riz en préparation : « quel horreur, c’est de la déforestation ! »

La différence ?

Pas évident… en fait, la première photo est faite en montagne. Elle rappelle donc à mon chauffeur sa région d’origine : la forêt. Là-bas, dans les montagnes et dans la forêt, on sème traditionnellement le riz après avoir brûler le sol.

Par contre, mon chauffeur ne vient pas de la plaine. S’il voit un feu en plaine, il associe cette image aux campagnes de sensibilisation de lutte contre la déforestation. Il considère alors cette pratique agricole mauvaise.

Bien ou pas bien, je laisse les scientifiques y répondre. La réponse est complexe, elle dépend du climat et des pratiques culturales.

En tout cas, on en a vu beaucoup. Les agriculteurs brulent l’herbe sèche pour préparer leur champ de riz ou de maïs. Les éleveurs brulent ces mêmes herbes pour provoquer la montée de jeunes pousses pour leur bétail.

Ce qui me surprend toujours, c’est la maitrise des agriculteurs ou des éleveurs de ces feux : l’herbe est tellement sèche qu’elle pourrait tout embraser, mais non, les éleveurs ou agriculteurs arrivent à la contrôler et à l’éteindre. Il doit bien y avoir des accidents de temps en temps, mais vu la quantité de feux, c’est impressionnant.

 

 

Déforestation (4.1)
Déforestation (6.1)
Déforestation (11.1)

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Les échelles de Lélouma

Les échelles de Lélouma

On nous a conseillé d’aller voir les échelles de Lélouma : des échelles construites en bambou et lianes qui permettent de monter une falaise.

Intéressant !

Oui, mais d’abord, ça se mérite ! D’abord en voiture : 65 km depuis Labé, soit 1h30 de piste, enfin, si on ne se trompe pas ! Il vaut mieux y aller avec une personne qui connait la route ou ne pas hésiter à demander quand on croise quelqu’un ! Mais le paysage est très joli !

On peut par exemple apercevoir sur le chemin l’équivalent d’étable pour les petits ruminants.

Ensuite, ça se mérite, à pied. On passe entre les vaches, puis on marche une demi-heure entre les pierres et les roches. Mais quand on y arrive, on peut constater une formidable vue sur les plateaux. On distingue alors les villages avec leurs petites cases rondes.

Puis, enfin on arrive aux échelles. Des bois sont effectivement assemblés avec des lianes entre les roches, au quasi verticale. Des lianes tous les 30 – 50 cm simulent des échelons. De l’eau suinte à droite et à gauche.

On s’amuse à descendre, doucement, en tâtonnant, en ayant peur de tomber. Première échelle de 40 m, deuxième échelle de 40 m. Génial on a réussi à atteindre le bas ! Nous sommes fiers d’avoir réussi un exploit, descendre ces échelles abruptes !

Et là, on croise des villageois, bardeaux sur la tête, qui en quelques minutes et avec beaucoup de dextérité montent les échelles, comme si c’était un escalier !

Il faut dire que ces échelles existent depuis longtemps, elles ont mêmes toujours existé de mémoire d’hommes. Elles permettaient aux gens d’en bas de rejoindre les gens d’en haut. En bas, dans les bas-fonds, habitent d’anciens esclaves. En haut, sur le plateau, vivent les anciens maitres, les peuls.

A la fin du XIXème siècle, les peuls ont effectivement installé dans les bas-fonds leurs esclaves capturés ou achetés au Mali, en Haute-Guinée ou au Sénégal. En bas, on ne trouve donc pas de peul, mais d’autres ethnies comme les malinkés. Les esclaves cultivaient en bas les terres des maitres.

Désormais, il n’y a plus d’esclaves, mais ceux d’en bas cultivent toujours les terres appartenant à ceux d’en haut. Ils paient un fermage. Ils vont vendre leurs produits sur le marché le plus proche, celui d’en haut. Les femmes et les hommes doivent alors emprunter les échelles pour accéder aux plateaux, avec leur marchandise sur leur tête. Les gens d’en bas peuvent monter ou descendre la falaise avec plus de 15 kg sur la tête !

 

 

 

Sur le chemin
D’étable pour les petits ruminants
Le chemin

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Pour en savoir plus, vous pouvez regarder le reportage de Faut pas rêver diffusé sur France 3
Reportage sur France 3
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La Dame du Mali

Dame du Mali

Il existe un endroit en Guinée où il neige …

Il neige ? en Guinée ?

Si, si… c’est possible ! Enfin, nous, nous ne l’avons pas vue, mais les anciens racontent qu’en 1951, il a bien neigé à Mali.

Mali ? Mais, on ne parle pas de la Guinée ?

Si ! Mais, Mali est une ville du nord de la Guinée, située à 114 km de Labé. C’est la ville la plus élevée de la Guinée, à 1401 m d’altitude. Les températures peuvent donc aller de 5°C en saison froide, à 28°C en saison sèche.

Mali est donc une ville haut perchée qui souffre de la déforestation. Il n’y a pas d’électricité, pas de station service, pas de route goudronnée. Par contre, c’est un passage obligé pour les touristes.

Tout le monde vient effectivement voir la Dame du Mali. La voyez-vous sur la photo ?

Scientifiquement, on peut dire que l’érosion à sculpter un personnage dans la roche. On y distingue très bien la tête, le nez, la poitrine et les jambes.

Localement, on nous raconte une toute autre histoire sur l’origine de la Dame du Mali. Je vous copie la légende qu’on peut lire dans le petit Futé :

« Dans un village, vivait une jeune fille à la beauté rare et captivante. A la fleur de l’âge elle devait se marier et beaucoup de candidats se pressèrent. Parmi eux, elle accepta seulement un jeune marabout d’une grande réputation et ils se promirent fidélité pour la vie. Mais un autre jeune au charme dévastateur utilisa son pouvoir de séduction pour troubler la jeune femme. Celle-ci lui demanda quelques jours de réflexion.

Après plusieurs nuits où son âme lui torturait, elle se dit : « si fidélité devait durer éternellement, alors l’eau n’aurait jamais trahi le poisson auquel elle a donné la vie » (car on fait bouillir le poison dans l’eau). Elle décida de céder donc aux avances du jeune homme. »

Dans la nuit du jeudi au vendredi, elle prépara un plat succulent pour celui-ci et demanda à son mari si elle pouvait l’apporter à ses parents. Son époux ne fut pas dupe et refusa catégoriquement. Par désespoir, elle quitta tard dans la nuit le domicile conjugal pour les ténèbres.

Lorsque le marabout se réveilla, il se rendit compte de l absence de sa femme et partit seul chercher de l’eau pour ses ablutions. Furieux, avant d’aller à la mosquée, il consulta l’un de ses livres coraniques les plus néfastes, écrit au sang de caméléon. Alors il implora Dieu de châtier sa femme pour sa trahison lors d’un vendredi saint.

Le marabout demanda au Tout-Puissant que le monde puisse observer cette pécheresse nue dans son déshonneur. Sa prière fut exhaussée et sa femme transformée en la Dame du Mali, destinée à contempler avec désolation les plaines environnantes jusqu’à la fin des temps.

(Source : M. Sadio Souarés)

El marabú pidió al Señor poderoso que todo el mundo pudiera observar esta pecadora desnuda es su deshonor. Su reza fue elevada y su mujer fue transformada en la Dama de Mali, destinada a contemplar con desolación las llanuras hasta el fin de los tiempos.

(Fuente : M. Sadio Souarés)

 Voilà, comment est donc née la Dame du Mali… Mais attention, cette Dame se mérite car elle est à trois heures de piste de Labé… mais c’est vrai que la sculpture est surprenante !

 

Dame du Mali 2
Vue village 2 Dame du Mali
Vue village Dame du Mali

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